Une partie de cochon !
Au cours du grand open de Cappelle-la-Grande, en 2009, le blogueur Jean-Michel Delfosse est interviewé en pleine soirée rillettes au sujet d'une de ses parties. Il faut dire que cette dernière avait pris un tour plutôt comique, suite à une confusion de JM, qui semble nager en pleine panade... Mais écoutons-le :
Il faut replacer la vidéo dans le contexte de l'époque. Celui que l'on surnommait alors "Zenman" était l'un des blogueurs les plus suivis de la toile échiquéenne française. Les Echecs, Une Véritable Passion comblait de nombreux internautes de par sa régularité et sa fraîcheur. Le trait commun à tous ses billets : la rigolade ! Mais pas la légèreté ; ses interventions étaient toujours parfaitement documentées. Du coup, on prenait beaucoup de plaisir à les suivre, tout en s'instruisant !
De mon côté, Echecs & Fab ! - lancé fin 2004 et orienté échecs varois - suivait à-peu-près le même rythme, mais dans un style tout à fait différent, que l'on retrouve un peu dans cette colonne, d'ailleurs. Ce que j'appréciais beaucoup alors, c'est le plaisir que JM et moi avions à rédiger nos publications de façon à les rendre quasi-complémentaires. Nous échangions constamment nos informations, avec la volonté que cette collaboration profite au plus grand nombre, parfois dans des registres complètement différents et sans aucun esprit de concurrence ou arrière-pensées. Seule la passion nous animait. Et je pense sincèrement que nous avions réussi à créer quelque chose qui tenait la route, tout en restant des blogueurs purement amateurs. Je suis persuadé que beaucoup se souviennent de notre travail. Peut-être aussi d'Echecs Variables, d'Yvan Poirrier, ou encore d'Echecs en amateur, de Vincent Di Martino, deux autres pages éclairées de ladite époque.
Et puis, la lassitude gagne... Il faut dire que c'est beaucoup de temps consacré à une tâche pas toujours reconnue à sa juste valeur. Sans compter que l'émergence des réseaux sociaux a mis une grande claque à la blogosphère...
Mais - sait-on jamais ? - peut-être aurons-nous un jour le plaisir de revoir le grand Zenman dans ses oeuvres !
Je n'attends que ça !
Ce n'est pas parce que c'est le pion "c" qu'il faut s'endormir !
Un joli trait d'humour de Greg, alors que nous nous penchions sur une position, où la poussée d'un pion "c" offrait un gain. C'est aussi un adepte du "Simple chess, simple chess !" lorsqu'il joue un coup gagnant !
Je ne peux pas m'empêcher de reproduire la citation qui présentait mon premier blog, et dont je suis assez fier : "Aux échecs, je suis un amateur éclairé... et rarement lumineux !" Elle a surtout le mérite d'être réaliste, dirons certains !
Certaines répliques sont passées à la postérité, comme celle de Boris Spassky à un journaliste : "- Préférez-vous une dame de plus aux échecs ou dans la vraie vie ? - Ça dépend de la position !" L'ancien champion du monde est réputé pour son humour.
Et celle de son compatriote et autre détenteur du titre, Mikhail Tal : "Je bois, je fume, je cours après les filles, mais les échecs par correspondance sont un vice que je n'ai pas !" Elle pas mal non plus, celle-là !
Mikhail Tal en 1982. C'est vrai que l'on pouvait fumer en plein tournoi à l'époque !
Et le grand David Bronstein sur Tal : "Plusieurs personnes se sont demandées comment Tal faisait pour gagner. En fait, c'est très simple ! Il met ses pièces au centre de l'échiquier et les sacrifie quelque part !" Cela donne une idée de l'impression incroyable que le magicien de Riga donnait sur l'échiquier. Il disait d'ailleurs, à ce propos : "Ma réputation prend parfois ma place à table !" ou encore "Il y a deux types de sacrifice : ceux qui sont corrects et les miens !"
Justement, sur les sacrifices, par Xavier Tartakover : "Il vaut mieux sacrifier les pièces de l'adversaire !" Une vision plus pragmatique...
Une autre réplique célèbre, de Fischer à un journaliste : "- De quoi parliez-vous avec monsieur Spassky ? - Quand j'arrive, je lui dis bonjour ; quand je pars, je lui dis échec et mat !" Bonjour la pression, oui !
Une autre très représentative de l'état d'esprit du regretté Victor Kortchnoï, apatride dont les relations avec l'ancienne URSS furent plus que tendues : "Je considère la neutralité comme une maladie grave !" Mais était-ce réellement de l'humour ?
Le grand professeur Kotov avait aussi quelques bons mots : "Un plan correct fait de nous des héros ; l'absence de plan fait de nous des zéros !"
Edouard Goudfeld n'était pas en reste. Un exemple au sujet de la variante Saemisch de la défense Grundfeld (avec le Pion blanc en f3) : "Demandez au pauvre Cg1 ce qu'il en pense !"
Enfin, une que je trouve vraiment géniale, dégotée sur le site Echecs & Stratégie : "A ce moment-là, je menaçais de comprendre la position !" de Clément L'Heureux. On s'attend à quelque chose de terrible pour son adversaire, vu que la menace est toujours plus forte que l'exécution !
Vous en connaissez d'autres ? Ajoutez-les en commentaires et on se fait une petite compil !